L’exposition « Sirènes » :
Dans L’Odyssée d’Homère, les sirènes sont des puissances séductrices qui attirent les navires par leurs chants. Elles promettent le plaisir, et plongent dans la mort.
Esquisses de sirènes en extase, renversées par le plaisir, ou pétrifiées par la mort, dessins, papiers découpés agencés sur l’espace du mur, dialoguent avec des terres cuites, et transforment la galerie de L’Esthète de l’Art en cabinet de curiosités.
Ma démarche :
Ce qui est au cœur de ma pratique artistique, c’est le dessin, et l’expression graphique. A l’heure du tout technologique, le support papier, du fait de sa simplicité, sa mobilité, est le lieu d’expression d’une très grande liberté. Discret sous le trait du crayon, sous le geste du pinceau, ce support essentiel reste une source d’inspiration pour mes dessins. La surface vierge est prédominante, comme si le dessin était un « fait » provenant du papier même.
Le plus souvent mon travail se présente sous la forme de séries ou d’ensembles basés sur le dessin. Les dessins réalisés sur feuilles de papier sont sélectionnés et encadrés. Ils sont ensuite réunis dans des ensembles générés par le lieu qui reçoit l’exposition. Dans des conditions idéales d’exposition, le mur blanc devient à son tour le nouvel « espace » à investir, tel une immense feuille de papier. Parfois les dessins sont installés sur le sol, d’autres fois des papiers découpés interviennent hors cadre, brouillant ainsi les frontières entre dessin et sculpture.
La plupart de mes créations sont des lectures poétiques de problématiques contemporaines : danger nucléaire, manipulations génétiques inconsidérées, disparition, guerre, sexisme… Mon travail évoque bien souvent ces choses terrifiantes sans être frontal ou démonstratif, avec une grande économie de moyens, sans avoir l’air « d’y toucher ».