Depuis ma première exposition, la photographie est un outil.

Outil d’extractions, de prélèvements du réel.

Une photographie est une parcelle de l’environnement présent.

Dans ma pratique, j’exagère et multiplie celle-ci, les points de vue, les prises de vue,

C’est un regard fragmenté des sujets que je photographie (corps, objets, architecture).

Une méthode pour observer  précisément mais aussi une vision d’ensemble.

Proche, peut-être, de l’archéologie, méthode d’exploration par quadrillage d’une surface, ici le quadrillage est le cadre du viseur. Chaque prise de vue, enrichit mon parcours visuel, cette observation particulière du monde.

 

Ensuite, dans mon travail, il est question de reconstitution, car fragmenter, extraire, c’est aussi détruire.

Puis, recomposer ce qui a été détruit « photographiquement » induit une restitution particulière du sujet photographié.

La prise de vue, c’est déjà créer un écart avec la réalité.

Vouloir reconstituer un objet avec des images…c’est manipuler une espèce de squelette de réalité. Il faut alors chercher les articulations, jouer avec les espaces entre les images, avec ce que l’on ne voit pas, ce que l’on ne voit plus. Dans mes compositions, j’utilise les « vides » comme des espaces pleins. Ce sont des interstices à reconstituer mentalement, ils sont aussi la trace de fameux prélèvements du réel.

 

Série piscine et moulures 40×73 sur dibon

L’autre paradoxe, c’est aussi de vouloir faire de la sculpture avec de la photographie, à la source médium en deux dimensions.

C’est contradictoire, il faut jouer avec les perspectives, les points de vue, la surface et les lignes, le premier et l’arrière plan. Il s’agit d’un va-et-vient répétitif entre le support photographique et l’espace. Il faut que celui qui regarde soit impliqué physiquement en lien avec le propre déplacement du photographe. Les modalités d’exposition de mes images changent aussi, l’accrochage s’écarte parfois des murs.

 

Série moulures, série piscine 21×21 – impression numérique sur papier arche et contrecollé

Il est aussi question de série, de répétition dans mes réalisations, Images répétitives, proches visuellement, jouant avec de légères variations et décalages. Comme un déroulement, image par image, courtes séquences qui rendent visible un déplacement, une variation en quête de l’Image.

Hôtel et  Servante rouge impression sur bâche 70×100

http://impassedudesir.blogspot.fr

Mon parcours artistique :

PARCOURS ARTISTIQUE Sébastien Simon 2017